S’exprimant à l’ouverture de la cérémonie organisée à l’occasion de la célébration de la Journée arabe d’alphabétisation, dont les festivités officielles ont été abritées cette année par la wilaya de Aïn Defla, Mme Barki a indiqué que les résultats obtenus dans le domaine de la lutte contre l’analphabétisme traduisent "la volonté politique visant à éradiquer ce fléau aux conséquences extrêmement nuisibles".
Observant que l’actuel taux d’analphabétisme (10,16 %) est d’autant plus remarquable que le nombre d’analphabètes en Algérie était, à la naissance de l’association "Iqraa" le 8 janvier 1991 de 7,5 millions, elle a souligné la nécessité de ne pas lever le pied et à maintenir cette cadence en vue d’atteindre les résultats escomptés.
La présidente de l'association a indiqué que les statistiques révélaient clairement que l’écrasante majorité des personnes inscrites aux cours d’alphabétisation sont de sexe féminin, saluant leur courage et leur volonté à braver certains tabous et à relever les défis, une attitude qui, a-t-elle dit, s’est avérée payante.
Lire aussi: Alphabétisation en Algérie: 2,9 millions de personnes délivrées de l’illettrisme
Pour elle, il ne faut pas s’étonner outre mesure de la volonté des femmes à s’affranchir de l’analphabétisme, soutenant que ce comportement est révélateur de leur volonté à prendre part au combat visant la lutte contre ce fléau et toutes les manifestations s’y rattachant.
Abordant par ailleurs l’enseignement formel, elle a mis en garde contre le phénomène de la déperdition scolaire, imputant cet état de fait au laxisme et à la démission des parents.
"Nombre de parents ne savent pas communiquer avec leur progéniture à qui ils imputent les mauvais résultats scolaires au manque de volonté", a-t-elle déploré, notant que la violence est souvent l’œuvre des jeunes de moins de 16 ans dont nombre a quitté prématurément les bancs de l’école.
Le directeur général de l’Office national d’alphabétisation et de l’enseignement pour adultes (ONAEA), Kamel Kherbouche, a de son côté mis l’accent sur le fait que l'alphabétisation est un devoir national qui incombe à tout le monde.
"Compte tenu du fait que l’alphabétisation constitue un facteur d'ouverture et de dialogue, elle ne peut qu’être soutenue", a-t-il insisté, assimilant l’"éradication de l'analphabétisme à l'éradication de l'exclusion".
S’exprimant sur la journée arabe d’alphabétisation, M. Kherbouche a soutenu que cette dernière doit constituer une opportunité visant à mobiliser davantage de soutien aux initiatives et aux programmes destinés à la lutte contre ce phénomène au niveau des pays arabes.
Lire aussi: La stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme a permis la réduction du phénomène en Algérie
Pour sa part, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Mohammed Bouallag, a relevé que l’importance accordée par le fondateur de ce mouvement durant la présence coloniale en Algérie (Mohamed Bouras) à la lutte contre l’ignorance et l’analphabétisme émanait de sa conviction que la lutte contre l’occupant ne doit pas se limiter au volet militaire.
"A chaque fois qu’il se rendait à la place des martyrs d’Alger, il discutait longuement avec les jeunes qui ciraient les chaussures des
Français, leur offrant des habits neufs et les incitant à prendre part aux cours d’alphabétisation", a-t-il dit.
La célébration de la journée arabe d’alphabétisation a été marquée par l’organisation d’une exposition à la maison de la culture "Emir Abdelkader" de Aïn Defla mettant en exergue les activités des pensionnaires des centres d’alphabétisation notamment en matière d’artisanat.